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Essais

Ecrire à partir d'une image imposée

"Clothilde"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une lueur par le rideau traverse la chambre. Les murs sont baignés d’or vif. Depuis les tréfonds de sa couette, Clothilde distingue quelques faibles bruits de la rue. Un scooter, un klaxon d’hydrobus, une annonce publicitaire… 

« Quelle plaie que cette putain de lumière » pense-t-elle. Si on classe souvent les gens dans deux catégories, les matinaux et les noctambules, le cas Clothilde ne répond à aucune des deux.  Le lit l’appelle le soir et la retient le matin. Il l’appelle le jour et la retient toujours. Pas de ressort interne qui pousse à l’action. Pas de satiété de repos. Ce n’est pas qu’elle soit constamment fatiguée, elle ferait plutôt partie de ces physionomies dynamiques, en pleine santé. 

Clothilde fait partie de la catégorie:  « dépressive, potentiellement nuisible pour la santé mentale de ceux qui l’’entourent". Voilà maintenant six ans qu’elle a été estampillée par les « autorités ». C’est inscrit sur son front où qu’elle aille. Bonne épreuve pour savoir quels sont les bons et vrais amis; elle n’en a gardé aucun. Ce que les gens vont s’imaginer. Ne va-t-elle pas bien ? Au contraire, Clothilde porte en elle tout l’espoir que les autres n’ont pas, que les autres n’ont plus. Ce qui ont laissé tomber depuis longtemps, qui acceptent de participer.

(...)
 

(Août 2015)
 

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